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    Consigne sur le narrateur absolu

     

     Il y a des jours où le mal frappe sans prévenir et c'est encore plus dur à supporter quand il touche un proche. C'est le cas en ce sombre jour, mon meilleur ami s'est fait poignarder par un détraqué qui avait soif de sang et aime le voir couler entre ses mains. Il m'a fallu quelques heures avant que je puisse lire la déposition du témoin qui a appelé les pompiers et la police. Je peux y lire et même vivre l'action au plus près.

     

     J'ai d'abord vu la lame du couteau briller dans la main de l'agresseur avant qu'elle s'enfonce avec lenteur dans la poitrine de ce jeune homme, j'étais pétrifiée par la peur, mais j'ai pris le temps de me cacher pour appeler les secours et voir le sang gicler de ce pauvre petit.

     

     Il est dit, toujours dans la déposition du témoin, qu'il a vu de loin le regard de mon ami vide de toute vie. Mon sang rouge est presque vivant alors que moi je meurs, il coule à flots sur les mains de mon bourreau, je sens la froideur du couteau me pénétrer le corps, mon corps qui cède sous le poids de la douleur, veine par veine, nerf par nerf puis organe par organe. Je sens mon cœur ralentir sous son sourire sadique. Ce regard je l'ai en face de moi maintenant, la police l'a arrêté, menotté et enfermé dans cette cage qui est sa place, il ne se cachait même pas après le crime. J'aperçois aussi quelques gouttes de sang sous ses ongles et il a toujours se sourire, de temps en temps il passe sa langue sur ses lèvres comme s'il revivait ce moment.

     

    J'ai senti la souffrance de ce beau petit cul, quand je le poignardai, j'ai adoré quand sa peau s'est déchirée sous la force de mes mains sur mon arme, j'aime entendre le dernier soupir de mes victimes au creux de mon oreille. Pour celui-là j'ai senti la vie s'évader de son être et j'en ai joui et qu'importe que je sois enfermé à vie dans une prison, j'en jouirai encore en y repensant à chaque instant. Voilà ce qu'il se dit en me fixant, seulement en Amérique les meurtres sont punis par la peine de mort.

     

    Laure

     


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