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Galerie de portraits
Jean
Deux ronds noirs sur un à plat ovale blanc. Le regard scrute celui qu’il regarde. Deux lignes fines en relief qui s’érigent en V des deux ronds noirs le protègent de la violence de la lumière de midi. Une griffe en sillon descend sur la droite d’une bouche entr’ouverte.
En son for intérieur : S’il était un arbre il serait un pin, immense et filiforme, dressé par la grâce de son port à la fois frêle et souple agité par le vent d’ouest et le sable qui saupoudre ses aiguilles.
En son for intérieur : Une corde distendue - elle se tend - à l’extrême - les fils tressés qui la compose se rompent un à un - il n’en reste qu’un fragile.
Il regarde autour de lui la mer immense.
Il sait se faufiler entre ses vagues, pour l’instant sans risquer de s’y briser.
Il regarde au loin, il espère il ne sait quelle conquête imaginaire.
Mais elle est si forte.
Quoi ? Qui ?
Son rêve s’y brisera quand même comme le pin dans la force du vent.
Geneviève
Des lignes pures tracées à l’encre de chine sur une surface blanche. Deux amandes brun vert
En son for intérieur : appuyée sur une balustrade, son regard voilé par une indicible mélancolie se perd dans le lointain encerclé de montagnes d’un blanc cristallin. Un sourire énigmatique illumine pourtant ce visage. Elle est très jeune. Elle est très belle.
Il y a l’or.
Tout brille. C’est chaud. Ca brule presque. On veut s’en saisir mais ça fait mal, c’est cruellement douloureux ! Non ! Le feu !
Puis plus rien. Un entêtant silence, une incessante plainte qui remonte du plus profond de la nuit.
Une immense nuit noire. Le silence insupportable, assourdissant. Stop !
Encore l’or, l’extase du feu puis le vertige de la chute dans le vide d’une plage de silence froid et dur.
Rien.
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